Le varoa destructor

Le Varroa destructor est présent dans tous les ruchers. Il parasite les abeilles à tous les stades ; adultes, larvaire et nymphale. Il affecte non seulement les capacités de production et de pollinisation des colonies mais aussi leur état général, en provoquant la varroose dès lors que sa population dépasse un seuil tolérable.

Les piqures infligées par le varroa destructor, provoquent des entrées virales multiples portant atteinte au système immunitaire de l’abeille.

Sans intervention de l’apiculteur, cette maladie conduit plus ou moins rapidement à leur effondrement. Il est donc indispensable que tout apiculteur adopte une stratégie de lutte intégrée, pour maintenir tout au long de l’année, la population de varroas à un seuil non dommageable pour la colonie, et en particulier aux moments critiques de la production des abeilles d’hiver et de l’hivernage en fin de saison.

Pour limiter l’accroissement de la population de varroas ou en éliminer une partie, l’apiculteur ne peut éviter l’utilisation des traitements médicamenteux, auxquels il peut adjoindre des mesures dites « biotechniques » et zootechniques, comme le piégeage du couvain de males et/ou l’hyperthermie.

EVALUATION DE L’INFESTATION 

La démarche d’une évaluation de l’infestation permet :

  • D’apprécier le niveau d’infestation (quantité de varroas) et d’estimer s’il peut être préjudiciable pour la colonie,
  • De savoir si un traitement médicamenteux doit être mis en place et dans quel délai,
  • De savoir si une méthode de lutte a été efficace, et notamment si les colonies ont été suffisamment débarrassées des varroas pour hiverner dans de bonnes conditions.

L’idéal serait de mettre en œuvre des suivis d’infestation une fois par mois. Ceci, étant une contrainte difficile à respecter, il est conseillé d’exercer cette surveillance a minima :

  • A la sortie d’hivernage (surtout si aucun traitement, hors couvain, à base d’acide oxalique n’a été effectué)
  • Au milieu du printemps (mai) : pour apprécier le niveau d’infestation et pouvoir mettre en place des mesures correctrices si besoin,
  • En juillet : où la population de varroas peut devenir très importante ; un traitement peut s’avérer urgent, quitte à renoncer à exploiter une miellée à venir, ceci pour sauver les colonies,
  • Début aout : période critique, du début de la décroissance de la population d’abeilles et le pic de la population de varroas (ainsi que le pic de la prédation des frelons asiatiques ; vespa velutina).
  • A l’automne : après le traitement de fin d’été, afin de vérifier son efficacité.

SUR QUEL EFFECTIF ?

Il est conseillé de tester l’ensemble d’un rucher de petit effectif. Lorsque le cheptel de l’apiculteur grandit, l’estimation de la population en varroas n’est pas faisable sur toutes les colonies. Il est alors possible de faire les mesures sur un échantillon de ruches.

Il est recommandé de faire un échantillonnage aléatoire, c’est-à-dire par tirage au sort ou par la sélection de ruches des plus représentatives.

QUELLE METHODE CHOISIR ?

Plusieurs méthodes existent et chacune présente des avantages et des inconvénients.

Aucune ne fournit de données exactes, car de nombreux facteurs peuvent interférer, mais elles permettent d’avoir une appréciation globale de la situation.

L’apiculteur choisira en fonction de la saison, de sa disponibilité, de sa technicité, etc., celle qui convient le mieux.

Quelle que soit la méthode de dénombrement des varroas, seules les femelles varroas adultes seront comptés car ce sont les seuls individus capables de produire de nouvelles générations. Elles sont reconnaissables à leur forme ovale et leur couleur brun acajou.